« Rendez-vous de BenbereVerif » : les étudiants outillés contre les fausses informations
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« Rendez-vous de BenbereVerif » : les étudiants outillés contre les fausses informations

L’internet et les réseaux sociaux sont incontournables aujourd’hui. Ils sont devenus le lieu par excellence de propagation de fausses informations. C’est pourquoi il est plus qu’important de sensibiliser, outiller et impliquer les étudiants dans la lutte contre la propagation des fausses informations

La désinformation, c’est le fait de partager de fausses informations avec l’intention de tromper les autres. La personne qui la partage sait très bien qu’elle est fausse et son objectif est d’induire les gens en erreur, a ainsi introduit Mardochée Boli, spécialiste de la vérification des faits à PesaCheck. C’était lors du deuxième débat les « Rendez-vous de BenbereVerif », sous le thème « Comment les établissement scolaires et universitaires peuvent-ils aider à contrer la diffusion de la désinformation ? » Le débat a été animé par deux spécialistes, Mardochée Bolly et Maliki Diallo, lejallon.com au sein de l’Institut universitaire de gestion TALIBI.

Toujours dans le groupe des fausses informations, Mardochée Boli a défini la mésinformation comme une fausse information publiée non pas dans le but de nuire, et la malinformation, basée sur des informations vraies modifiées pour nuire à une personne. Le panel s’est penché sur comment se manifeste la désinformation, ses conséquences en milieu universitaire et des pistes de solutions que les établissements d’enseignement peuvent entreprendre.

Méthodes développées

Pour Mardochée Boli, l’intelligence artificielle est de plus en plus puissante. « Les deepfake sont utilisés pour faire sortir de leur contexte une image ou une vidéo », explique-t-il. Un deepfake est un enregistrement vidéo ou audio réalisé ou modifié grâce à l’intelligence artificielle souvent pour ternir la réputation des personnes ou des institutions.

Il y a également des méthodes développées pour voler ou pirater les données électroniques des personnes, des institutions et des universités : le phishing et le vishing. Une telle manipulation peut avoir plusieurs conséquences, estiment Maliki Diallo. « Une voix, une image ou une vidéo sortie de son contexte peut être source de trouble entre les étudiants, les professeurs, l’administration et les parents des étudiants », soutient-il. De plus, elle peut entraîner l’humiliation ou la diffamation, nuire à la réputation des étudiants ou l’université. A titre d’exemple, Mardochée Boli a rappelé le cas d’un étudiant tanzanien qui s’est suicidé suite à une photo de lui en état d’ébriété en compagnie d’une jeune fille nue devenue virale sur les réseaux sociaux.

Une désinformation peut aussi ternir la réputation d’une école ou d’une université selon Maliki Diallo. En effet, « plusieurs établissements sont victimes de fausses informations. Nous en avons été l’année dernière. Les manipulateurs soutenaient que nos diplômes n’étaient pas reconnus par l’Etat, créant une panique chez les étudiants et parents d’élèves », témoigne Ibrahim Keita, assistant du directeur des programmation de l’université Talibi.

Désinformation en milieu universitaire 

« Le doute est le début de la sagesse », une citation de Aristote que rappelle Maliki Diallo. Il faut toujours vérifier les informations qu’on reçoit avant de les partager au risque de faire partie des relais de fausses informations, conseille-t-il. Il ajoute qu’il faut apprendre à chercher les sources sûres, croiser les informations, sur les réseaux sociaux, lire les commentaires car certains internautes démentent les informations souvent.

Quant à Mardochée Boli, il invite à promouvoir l’éducation aux médias, apprendre l’usage des outils de vérification des faits comme Yandex, Google reverse image, sensibiliser les élèves et étudiants sur les méfaits de la désinformation.

Malick Konaté est parent d’élève. « Si les réseaux sont bénéfiques, nous savons aussi qu’elle est dangereuse surtout pour nos enfants. Cet échange a permis de découvrir et apprendre aussi. On pourra encore mieux discuter avec les enfants et surveiller ce qu’ils consomment et partagent sur les réseaux sociaux », a-t-il dit.

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